Ferguson : réseaux sociaux et manifestations, quel pouvoir de mobilisation ?
Brésil, Turquie, Ukraine, Ferguson… ces trois terrains d’émeutes au cours des derniers mois sont cités comme des exemples de mobilisations amplifiées par les réseaux sociaux. Joshua Tucker, professeur de science politique à l’Université de New York décrypte le phénomène dans le Washington Post.
Pour Joshua Tucker, les réseaux sociaux facilitent les mobilisations de plusieurs façons. Les individus peuvent y obtenir des d’informations objectives, tels que le lieu et l’heure d’une manifestation, le nombre de participants et son déroulement. Au-delà, les nouveaux médias peuvent influencer la motivation des individus à participer, en suscitant des sentiments de colère, d’injustice, et d’appartenance à un groupe.
Les effets des réseaux sociaux
Joshua Tucker identifie cinq raisons qui lui font croire que « l’utilisation des réseaux sociaux a des effets différents que le simple fait de recevoir des informations via des médias plus traditionnels » :
- La vitesse à laquelle les réseaux sociaux délivrent les informations sur des événements en cours fait qu’ils peuvent couvrir différents aspects simultanément, là où les médias traditionnels n’en couvrent qu’un à la fois.
- Les réseaux sociaux permettent également aux participants de planifier des événements, chose impossible avec les médias traditionnels.
- Ces derniers ne permettent pas non plus de chercher des informations en fonction de ses propres centres d’intérêts.
- Les réseaux sociaux permettent également de recevoir des informations de la part de personnes que l’on a préalablement sélectionnées, et que l’on considère donc comme suffisamment intéressantes à suivre ou relayer. Informations et incitations personnelles peuvent donc être liées dans le cadre des réseaux sociaux.
- Enfin, les réseaux sociaux permettent de couvrir des événements que les médias traditionnels pourraient choisir de ne pas couvrir, pour cause de censure, par exemple.
Au-delà de ces constats, Joshua Tucker reconnait que le travail d’étude sociologique n’en est qu’à ses débuts :
« Il est facile de dire que les réseaux sociaux alimentent les manifestations. Le plus dur – mais au final le plus important – est de comprendre précisément pourquoi et comment cela se fait »Pour plus d’informations sur le sujet, rendez-vous sur le Washington Post.